Première de Mikkelsen avec la C3 WRC

Suite à l’annonce de l’arrivée d’Andreas Mikkelsen chez Citroën pour le rallye de Sardaigne, l’équipe parle d’une journée d’essais afin de découvrir l’auto. Je garde donc mes oreilles grandes ouvertes pour éventuellement sauter sur l’occasion afin d’assister à une nouvelle séance de tests. Avec chance, j’arrive à capter l’info, ça va se dérouler dans le sud-ouest de la France. Ce n’est qu’une journée mais j’ai bien envie d’assister à ça : le retour du pilote qui a remporté l’ultime manche du championnat 2016 en battant le champion du monde au volant d’une auto qui faisait sa dernière apparition. Le trajet est long, très long … bus + train + train + van, mais on est en place dès mardi soir en installant notre camp dans la montagne noire. Couchés 4h, levés 7h, la nuit a été courte, mais on est impatient de découvrir Andreas Mikkelsen à bord de la C3 sur une base terre que l’on a reconnu la veille.

Dès 8h, on entend le moteur de la Citroën vrombir, elle ne tardera pas à faire son premier passage à allure réduite sur la base d’essais. L’équipage prend ses notes directement à bord de la C3, certainement pour y passer le maximum de temps. Le premier run a plus vive allure ne tarde pas. On sent évidemment un pilotage plutôt prudent qui va se débrider peu à peu. La spéciale est humide, il a plu dans la nuit, mais la piste est protégée par des arbres : pas de boue. Il s’agit d’un long tracé de plus de 6km en forêt avec un sol assez dur, au premier abord peu représentatif d’un Sardaigne où le terrain y est un peu plus sablonneux, caillouteux et ouvert avec des températures qui devraient être plus chaudes. Mais le principal objectif est sans doute que le pilote norvégien puisse prendre ses marques à bord de la C3. L’équipage enchainera les runs toute la journée, les pauses ne sont pas très longues. Avec, la plupart du temps, 2 aller-retours à chaque fois, les kilomètres au volant se sont accumulés.

La spéciale est assez variée, avec des sections lentes, d’autres plus vites avec de belles courbes rapides ainsi qu’une belle cassure sur laquelle la C3 bondit après un bon freinage. On sent que le pilotage est de plus en plus sûr, dans le rapide les passages deviennent sympa à voir, dans le serré, c’est un peu plus incisif. Cependant, comme à son habitude, le pilotage d’Andreas Mikkelsen reste très propre, sans attaque à outrance, peu d’erreurs : un calage à l’épingle par ci ou une crevaison au passage du pont par là mais pas grand chose de plus (il avait, quand même, retourné la i20 WRC lors de son test, il y a quelques semaines !). La pause du midi ne sera pas si longue avec que l’équipage se remette à rouler à bord de cette C3. L’après-midi, le terrain est bien plus sec, le soleil fait son apparition les températures augmentent et la poussière est de plus en plus présente. Au fil des passages, dans certaines zones, le terrain se dégrade, laissant apparaitre des pierres, c’est presque la Sardaigne ! Stéphane Lefebvre qui laisse sa place au norvégien pour ce prochain rallye était présent à l’assistance. Il montera également à côté d’Andreas Mikkelsen à bord de cette C3 de course utilisée jusqu’à présent par Craig Breen en Suède, en Corse et au Portugal.

Quelles ambitions pour la Sardaigne ? Yves Matton souhaite voir 2 C3 dans le top 5. Andreas Mikkelsen profitera de sa position sur la route le vendredi, c’est un pilote talentueux qui a fini sur le podium du championnat 2016 en concluant par une victoire, nombreux sont les observateurs à le voir sur le top 3 ou même victorieux de la prochaine manche. Mais cette seule journée de préparation lui suffira-t-elle à prendre toute la mesure de cette C3 ? Correspond-elle à son style de pilotage ? Il s’agira de sa première course au volant d’une WRC 2017 alors que les autres arrivent à mi-saison. Ainsi, il est très difficile de positionner le niveau de performance du norvégien.

Après un début de saison assez catastrophique, chez Citroën, on s’est enfin décidé à faire quelque chose. Après s’être arcbouté sur ses positions (constance dans l’engagement de ses équipages), le team a embauché Mikkelsen pour 1 manche. Une fois de plus, Yves Matton a insisté sur la notion de « one shot » avec Mikkelsen pour la Sardaigne. Mais avant même que l’événement ne se déroule, il avoue qu’il aimerait voir le norvégien dans une C3 sur d’autres manches. Et si s’était dès la Pologne ? Il va falloir trouver des solutions pour avoir le bon nombre d’autos.

Andreas Mikkelsen : « La base d’essais était très différente de ce que nous verrons en Sardaigne, mais cela m’a donné de bonnes indications sur le potentiel de la Citroën C3 WRC. Avec l’appui aérodynamique et la puissance du moteur, les sensations au volant sont impressionnantes. Nous avons pu commencer à travailler sur les réglages, pour les adapter à mon style de pilotage. Le week-end prochain, je n’ai aucune idée du niveau auquel nous nous situerons. Nous aurons un bon ordre de départ le premier jour, mais le niveau actuel du WRC est si élevé que nous devons rester humbles. Nous ferons de notre mieux sur ce terrain difficile. »

Yves Matton : « Nous conservons des objectifs mesurés pour ce rallye : nous demanderons à nos équipages de placer deux voitures dans le top 5. Évidemment, l’engagement d’Andreas Mikkelsen pour cette épreuve créée beaucoup d’excitation et d’attente. Après une seule journée de prise en main, il ne peut pas connaître parfaitement la C3 WRC. Il sera donc libre de rouler selon ses sensations et d’adapter son rythme en conséquence. Sa position sur la route lors de la première étape sera très intéressante, mais il ne sera pas le seul dans ce cas. Kris Meeke aura lui aussi une belle carte à jouer. »

 

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