Le jour où je suis monté avec un champion du monde WRC (partie 1)

Retour quelques mois en arrière, quand avec les potes, on était en pèlerinage en Finlande afin d’assister aux essais d’avant rallye. Ce n’était pas la première fois qu’on y assistait, mais le spectacle était toujours aussi fabuleux, cette année avec ces nouvelles autos, ça en rajoutait encore un peu en terme de sensations avec ces bolides surpuissants dans ces toboggans. Ca allait encore plus vite dans ces enchainements de courbes à bloc, ça sautait encore plus fort, plus loin. On s’est régalé pendant ces quelques jours au bord des spéciales malgré cette petite sortie de route de la Fiesta WRC, finalement sans grande conséquence avec une épaule touchée sans gravité pour le membre du staff monté à côté de Sébastien Ogier. Peu après, Sébastien demande « Toujours partant pour faire un tour ?! », « Euh, ben oui, bien sur ! », « RDV en Grande-Bretagne alors ! ».

Quelques mois plus tard donc, même équipe pour ce nouveau déplacement entre passionnés pour voir les tests précédents le rallye de Grande-Bretagne. On n’est pas encore parti que tout ne se goupille pas forcément au mieux, un des comparses ne peut finalement pas venir (il nous rejoindra finalement en cours de périple) et moi je me rend compte que je me suis planté dans les dates lors de la réservation des billets d’avion ! Et ça s’enchaine… Un des vols est annulé pour certains, de notre côté, on est en approche de Liverpool. L’avion descend, ça commence à bouger, à bouger un peu plus, jusqu’à cette grosse secousse : des cris dans l’avion, l’hôtesse s’empègue le plafond, la personne à côté de moi agrippe de toutes ses forces le siège de devant… Et bing, un deuxième jump ! Cris dans tout l’appareil, j’essaie de dire quelques mots à ma voisine qui n’a vraiment pas l’air sereine. C’est pas que j’adore les vols en avions, mais y a des tests qui nous attendent ! Va falloir le poser ton zingue, captain ! Enfin, on y arrive, nous voilà sur le sol briton, un peu de marche dans le vent violent et on récupère notre auto pour quelques jours. Belle surprise, on a droit à de belles palettes sur cette Leon Cubra R, ça watte ! Direction le B&B, tout juste le temps d’y jeter les valises pour aller au pub avant que ça ferme. Nous voilà enfin posés pour se plier aux coutumes locales : tournées de pintes !

Le reveil sonne, c’est l’heure d’aller sur la base d’essais Hyundai. A l’assistance l’auto est prête, on peut avancer pour le premier run. On ne fait que quelques centaines de mètres avant qu’Andreas Mikkelsen effectue son premier passage. Quelques runs s’enchainent sans qu’on ne soit vraiment bluffé, pas vraiment d’attaque, c’est souvent le cas quand on voit Mikkelsen en tests. La deuxième partie de base d’essais est un peu plus intéressante avec une section plus ouverte et plus rapide. Mais les pauses sont longues. Après avoir été contraint d’utiliser les réglages de Paddon au Catalogne, le norvégien cherche le setup de diffs qui lui correspond le mieux. Ces changements prennent du temps à l’assistance, ainsi on ne pourra assister qu’à quelques passages avant notre pause déjeuner sur la route pour la séance d’essais M-Sport.

On prend une petite route étroite typique du pays de Galles serré entre un mur de pierres et une haie, hop, on prend à droite, ça se transforme en chemin à travers les bois. On monte, une barrière en travers de la route : on fait quoi ? Bon, ben, on va ouvrir, pas aussi efficaces qu’un Julien Ingrassia en pleine spéciale, mais on s’en sort pas mal. Nous voici au bout de la spéciale d’essais que nous commençons à remonter à pieds. L’assistance n’est pas bien loin et en plus le spot est bien sympa, la Fiesta ne tarde pas à y faire un passage rapide, tout en travers les installations sont mitraillées par une pluie de cailloux projetée par une auto tout en travers. On monte un peu dans l’ES, encore une belle courbe, on est immédiatement conquis. Par rapport au matin, on voit autre chose : plus vivant, plus spectaculaire avec une impression de vitesse bien plus importante. Il ne pleut pas, le sol reste très gras, mais pas si boueux, de plus, il y a pas mal de pierre. On profite de quelques beaux passages puis retour à l’assistance tout en ayant à l’esprit que c’est dans le bolide qui passe devant nous qu’on va prendre place. Un rêve pour un passionné. J’avoue que cela m’encombre un peu mois l’esprit que la fois précédente, je me sens bien plus relâché pour en profiter. Il faut dire que rien n’est sûr et que c’est en fonction du déroulement de la séance que tout s’organise.

Et vient ce moment où l’ami Dens s’équipe pour monter à bord : les choses commencent à se préciser ! Le fait de le voir monter dans l’auto me remplit de joie, heureux de voir mon pote tout aussi passionné que moi, voir plus, profiter d’un telle expérience. Et c’est parti ! Au plaisir de voir ces runs du bord de la route s’ajoute la satisfaction que Dens le vive de l’intérieur, on essaie d’imaginer les sensations dans ce droite rapide ou ce freinage avant le gauche. Ca passe fort, mais c’est déjà le retour vers l’assistance. Les deux hommes descendent de l’auto : Sébastien Ogier livre ses sensations à son ingé, alors que Dens transpirant et presque souffle coupé peine à retranscrire ses émotions, puis rapidement il commence à nous décrire ses runs, mais Julien Ingrassia me tend combi et casque, c’est mon tour ! J’étais juste dans l’histoire de mon pote, je suis presque surpris, mais quand faut y aller !!

A suivre dans la deuxième partie

 

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