La C3 WRC déjà prête pour le Monté-Carlo

Pour Citroën, c’est la trêve des fêtes de fin d’année après une belle séance d’essais dans le sud-est de la France. Elle a commencé mercredi dernier quand Kris Meeke a pris le volant de la C3 WRC sur le tarmac d’une spéciale du Trièves utilisée régulièrement pour préparer le Monté-Carlo. Sur un gourdron plutôt sec montrant quelques zones d’humidité la C3 se montrait très véloce. Le britannique attaquait sans retenue avec des trajectoires reproduites à l’identique à chaque passage. Quelques férus des séances d’essais ont pu observer les passages de Kris Meeke et de cette C3 WRC en ayant en tête les runs de la i20 WRC de Dani Sordo sur la même spéciale deux semaines plus tôt. Aux dires de ces experts du test, la C3 est un missile ! Dans des conditions similaires, la Citroën est plus impressionnante et semble être maitrisée complétement par son pilote qui la place là où il le souhaite pour en tirer le meilleur parti. Les équipes, elles, ne s’arrêtent pas à ces ressentis et sont dans un flou complet en terme de performance par rapport à la concurrence. Tout le monde attend avec impatience les premiers chronos pour se positionner par rapport aux adversaires. Chacun a travaillé sur la nouvelle réglementation en mettant en place ses solutions, parfois en jetant un œil sur une vidéo de la concurrence mais sans jamais pouvoir confronter son œuvre à celle d’en face. Tout le monde s’interroge, chacun sait le bond qui a été fait par rapport aux autos 2016, mais  de quelle manière pour chacun ?

La C3 ne présentant ses couleurs que demain, elle arborait toujours son camouflage utilisé depuis les premières séances d’essais. Sur ce châssis tarmac toujours avec son toit blanc a été monté rapidement un bouclier avant encore brut. Les équipes hésitent entre un travail aéro poussé et des éléments plus simples moins sensibles à la casse. Les runs se sont enchainés toute la journée jusqu’à la nuit. Un moment où les équipes poursuivent l’exercice puisque le Monté-Carlo propose des spéciales de nuit mais aussi pour profiter de conditions plus humides ou plus froides. Alors que la Citroën est attendue pour chausser les pneus clous, le bruit de la C3 s’interrompt dans la vallée. On s’interroge… L’info fini par arriver rapidement, la C3 WRC a tutoyé un muret d’un peu trop près. Le train arrière est bien touché, c’est la fin de séance, l’équipe a un peu de travail pour remettre en ordre l’auto pour le lendemain.

Jeudi, changement de spéciale, mais pas d’équipage. L’auto est prête même si elle va évoluer sans pare-choc arrière suite à la mésaventure de la veille. Quelques media ont été convié et quelques membres supplémentaires de l’équipe sont présents. Stéphane Lefebvre assiste aux essais de son équipier. Craig Breen est également de la partie. Il prépare ses reconnaissances du Monté-Carlo avec Mikko Hirvonen qui sera son ouvreur. Le britannique participera à la première manche du championnat avec une DS3 WRC puisque la seconde C3 WRC sera confiée à Stéphane Lefebvre. Yves Matton est également sur place. Sur une spéciale plus rapide, Kris Meeke enchainera les passages toute la journée sans rencontrer de difficulté majeure.

Le lendemain, c’est le tour de Stéphane Lefebvre et Gabin Moreau de prendre place à bord de la C3 WRC sur une spéciale qui va devenir rapidement très sale après de nombreux passages dans les cordes. Le pilotage du français bouscule plus l’auto, on n’hésite pas à entrer dans de profondes cordes, à essayer de nouvelles trajectoires à chaque passages. Les spectateurs se régalent. Samedi, Lefebvre roulera sur la même spéciale que Kris Meeke lors du deuxième jour d’essais.

Après une journée de break, le team qui cherchait à rouler sur la neige l’a finalement trouvée sur le route menant au plus haut col d’Europe. Les deux équipages se sont partagé la journée sur une spéciale enneigée quasiment intégralement. Une première partie montre quelques plaques de goudrons puis plus haut la neige est abondante, la route est même bordée de murs de neige. Le matin, Kris Meeke s’essaie avec plusieurs combinaisons de pneus, puis la séance s’interrompt un long moment suite à un problème d’embrayage. Le britannique poursuivra finalement jusqu’en début d’après-midi. Stéphane Lefebvre prend alors le volant, plus souvent en clous, la C3 a un peu moins de mal à évoluer. Mais le nombre et la taille des clous restent très limités pour le Monté-Carlo, ça a du mal à progresser malgré les chevaux sous le capots. Le français testera les limites jusqu’au tête à queue ou a des trajectoires peu conventionnelles. Des conditions extrêmes qu’il convient de tester et qui peuvent toujours se présenter sur un Monté-Carlo sait-on jamais…

Kris Meeke : « J’ai le sentiment que nous sommes prêts, que nous avons bien travaillé et que la voiture est très bonne. Mais on ne sait pas ce qu’on fait les autres. S’ils ont fait ne serait-ce qu’un tout petit peu mieux, cela suffira pour faire la différence. Je n’ai encore jamais prouvé, jusque-là, que j’avais les capacités pour jouer un titre. J’ai montré que je pouvais gagner des courses, mais de là à viser le titre… Je ne peux pas me placer comme favori. Impossible ! Pas face au gars qui a gagné les 4 derniers titres ! Seb sera toujours redoutable et il le resterait même au volant d’une 2 CV ! Je n’ai aucune idée du potentiel de la Ford car tout le monde part d’une feuille blanche, mais si ça se trouve, ils vont faire le coup de Brawn en F1 et ils ont construit l’arme absolue, on n’en sait tien ! »


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