Une C3 WRC 2017 qui dépote

L’équipe Citroën a effectué son «#test6» cette semaine avec la C3 WRC qu’elle utilisera en 2017. Pour ces 4 jours sur l’asphalte, le team a choisi un terrain mythique de l’histoire du championnat du monde : les hauteurs de San Remo, une zone sur laquelle DMack est venu tester ses pneus à deux reprises dernièrement avec la Fiesta WRC de Tanak. Alors que toutes les précédentes séances se déroulaient sur la terre, la C3 WRC 2017 a roulé pour la première fois sur l’asphalte le mois dernier dans le sud ouest de la France, cette semaine, il s’agissait donc du deuxième roulage sur cette surface avec ce second châssis. Mardi, c’est à 1000m d’altitude que Kris Meeke prenait place à bord de la C3 WRC. Le ciel est menaçant, la route est mouillée, elle est au nord, dans la végétation, la mousse recouvre même des zones entières de tarmac. Bref, un terrain très piégeux sur lequel le pilote irlandais est très prudent. Dès le deuxième run, bien plus tard, il prend le volant de la DS3. Le team est venu avec les deux autos certainement pour comparer les comportements. Pour la perf, la C3 est forcément plus véloce vu l’évolution du règlement. En cette première matinée, les runs entre C3 et DS3 sont alternés, on sent Meeke très prudent avec la C3, il est visiblement bien plus à l’aise avec la DS3 que le team connait par cœur. Les passages avec l’auto actuelle sont mêmes plus spectaculaires qu’avec l’arme 2017. On sent que la C3 repart fort, freine fort, mais les passages en courbes sont très prudents. En écoutant l’auto arrivée au loin dans la forêt, on entend une succession de grosses accélérations puis freinages sans réelle fluidité. En début d’après-midi, le soleil fait son apparition, la route sèche un peu, les passages se font bien plus mordants, on commence à voir de très belles choses. Un gros orage en milieu d’après-midi n’interromps pas le travail et les passages dans ces conditions restent agréables à voir.

Mercredi, sans changer l’assistance de lieu, l’équipe utilise une autre spéciale : au sud, sèche, Kris Meeke peut utiliser cette machine avec moins de retenu sur un terrain moins piégeux. Jeudi, l’équipe descend pour trouver une spéciale toujours lisse, étroite avec plusieurs épingles, des cordes, des enchainements : un beau spectacle du bord de la route. Un autre tracé sera utilisé brièvement avant de revenir au précédent. Pour la dernière journée, c’est Craig Breen qui prend le volant de l’auto 2017 toujours sur la même spéciale. Cette fois la DS3 est rangée, le team n’utilise que la C3. Quel régal : ça pousse très fort, ça enchaine, ça freine avec puissance. Dans les enfilades, les appuis de la C3 son importants, les pneus se font entendre, l’auto danse : ça bouge, l’auto sort des rails, ça fait plaisir à voir. Ca travaille beaucoup au sol, la puissance à passer est plus importante, la spéciale est très marquée par les pneus sur toute sa longueur. Les équipes utilisent toujours des pneus Michelin 2016, le manufacturier travaille sur les nouvelles contraintes de ces autos 2017, mais une nouvelle gamme de pneus n’est pas encore définie et pourrait ne pas être disponible en début de saison.

L’équipe n’a semble-t-il pas rencontré de gros problème même si parfois les runs pouvaient s’espacer. La C3 était toujours à l’abri des regards. Comme VW, le team essaie de garder ses petits secrets. Si certains pouvaient penser que les autos 2017 pourraient être moins spectaculaires que les actuelles sur l’asphalte, ce genre de séance rassure. C’est même tout le contraire ! Après avoir vu la Polo sur le tarmac des Alpes Maritimes et cette C3 sur le goudron de la Ligurie, on ne peut dire qu’une chose : ça arrache et vivement 2017 !

Yves Matton : « Il n’y a  aucun intérêt à évaluer l’écart de performances entre la nouvelle  et  l’actuelle  WRC.  En  revanche, la voiture a roulé sur des bases identiques afin  de  comparer  des  points  spécifiques comme  l’agrément  de  conduite.  Nous avons pu tirer des conclusions qui permet­tent de voir où nous en sommes. »

 

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