Les débuts de Camilli avec M-Sport

Eric Camilli qui a signé un contrat de 2 ans avec M-Sport a pu effectuer ses 2 premières journées à bord de la Fiesta WRC de l’équipe britannique. Bon… N’y allons pas par 4 chemins : ça envoyait, le français était impressionnant ! Y a longtemps que j’avais pas vu une WRC être bougée de la sorte ! Et quelle adaptation ! Eric Camilli a pris le volant de la Fiesta WRC, vendredi à la mi-journée après que Mads Ostberg ait limé la base toute la matinée. Ce devait être une prise en main pour que le lendemain le français puisse travailler sereinement sur une journée complète. Mais la jeune recrue a pris ses marques immédiatement, il commençait rapidement à hausser le rythme. Il aurait effectué de meilleurs que Mads Ostberg ! Samedi, c’est sur un autre type de terrain, plus gras et plus froid qu’Eric Camilli et Nicolas Kilnger, son nouveau copilte, ont pu s’exprimer. Les runs se sont enchainés toute la journée, les pauses n’ont jamais été très longues.  Régulièrement, le stop était éclair pour un simple changement de pneus. Toute la gamme utilisable au Monté-Carlo a été passée : super tendre, tendre, thermo et clous en fin de journée. Mais quelle attaque, le pilotage est agressif, un régal du bord de la route. Les trajectoires sont tendues; parfois, l’auto échappe, mais elle est contrôlée immédiatement et naturellement, le plus souvent sans a-coups excessifs. Même si les cordes sont piquetées, la terre fini par se trouver sur la route, le bitume est de plus en plus gras, notamment sur ces plaques noires. Dans ces zones, l’adhérence est recherchée en permanence par le pilote : légers coups de gaz pour chercher le grip, élargissement des trajectoires au maximum, remise en ligne de l’auto. Quel plaisir du bord de la route ! La maitrise est impressionnante pour des débuts avec une nouvelle auto dans une nouvelle catégorie. La faculté d’adaptation rapide est un signe des plus grands.

Clairement ce pilote a tout ce qu’il faut pour être un grand. Il va falloir maintenant exploiter tout ce talent. Il a la chance d’avoir un contrat de deux années, il va falloir qu’il prenne le temps sans s’affoler. Son parcours pour arriver dans un team officiel WRC est éclair, il va rouler sur des rallyes auxquels il n’a jamais participé, il va falloir apprendre sans griller les étapes. Et la première étape n’est pas forcément la plus facile. Son premier rallye sera, sans doute, celui qu’il connait le mieux, sur ses terres. Ca va le démanger, le niçois voudra, sans doute, attaquer sur les routes qu’il connait bien. Mais est-ce la bonne option ? Il vaudrait mieux éviter le style d’erreur faite dans le Turini l’année dernière alors que les temps intermédiaires étaient stratosphériques ou un tout droit du type premier virage du rallye du Portugal. Les britanniques, si présents sur le parc, en rage de ne pas voir Evans reconduit dans le team anglais, ne le louperont pas.

Malcolm Wilson n’avait pas cachait son intérêt pour le français en le mentionnant plusieurs fois cette année. Eric Camilli avait un contrat de 2 ans avec Toyota qui a débuté en début d’année dernière. Il a effectué une année en WRC2 avec une Fiesta R5 en parallèle du développement de la Yaris WRC TMG. Il devait poursuivre une nouvelle année en WRC2, mais Malcolm Wilson a profité du flou autour de la reprise du projet Toyota par Makinen pour casser le contrat et faire signer le français 2 ans avec M-Sport. Un vrai investissement pour Malcolm Wilson qui voit en Camilli un futur champion du monde. Il le met dans la même veine que Loeb et Ogier qu’il n’a pu faire venir dans son équipe. L’avenir nous dira s’il a raison ou si Tommi Mäkinen a eu tord de se désintéresser d’un pilote sélectionné par ses prédécesseurs. A moins qu’une option ait été conservée…

 

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