La Mini sur asphalte

L’équipe Prodrive a terminé hier une séance d’essais de 4 jours sur l’asphalte. C’est sur des spéciales souvent utilisées à la préparation du San Remo que l’équipe a mis au point la Mini WRC sur l’asphalte. La pluie tant attendue en France était présente cette semaine en Italie ce qui a permis de tester l’auto dans des conditions sèches et mouillées. Lundi, Kris Meeke a pris le volant de la Mini pour la première fois sur l’asphalte sur des routes qu’il a particulièrement appréciées. Les 3 bases de test utilisées montrait un profil plutôt étroit, assez sinueux, avec des revêtements plus ou moins abrasifs. Dès ce premier jour, Kris est parti à la  faute : en montée, l’irlandais a pris une corde dans un gauche qui l’a rejeté vers une parois rocheuse à l’extérieur, la Mini a alors été renvoyée de l’autre côté de la route avant de finir sa route en équilibre au bord de la chaussé en laissant une belle trace de freinage indiquant l’intensité de l’action. Quelques mètres de plus et la Mini risquait de partir en tonneaux en contre bas dans les montagnes ligures.  Une première journée avec peu de roulage, mais l’irlandais a pu bien profiter de sa deuxième journée même si la pluie a fait son apparition, il a pu effectuer 420km sur les 2 jours. Kris Meeke, ingénieur de formation, indique avoir bien progressé sur cette séance. Pour lui, le risque sur ce genre d’exercice est de régler la voiture de manière trop pointue par rapport à la base de tests sur laquelle on se trouve (et que l’on connait très bien après plusieurs passages) et ainsi être perdu en arrivant sur une autre spéciale avec la même surface mais qui sera forcément différente. L’équipe a donc pris en compte cet aspect et a même effectuer un dernier test en fin de deuxième jour avec les réglages initiaux pour vérifier qu’il y avait une vraie progression. Le problème rencontré en Sardaigne a été résolu en effectuant des changements sur l’accélérateur.

Dani Sordo s’est installé à bord de la Mini Mercredi pour les 2 jours suivants. Le pilote espagnol a également eu droit à son jour de pluie avant le soleil de jeudi. Du bord de la route, encore humide, le jeudi matin, la Mini semblait poussive, le train arrière un peu baladeur. Progressivement, le rythme a progressé, les runs s’enchainaient avec peu de pause. L’après-midi la route était sèche, le pilote plus à l’aise, la Mini plus agile. La base proposait deux épingles, les passages bien enroulés montraient une adaptation rapide du pilote à l’auto sur l’asphalte. L’espagnol n’a pas hésité à prendre les cordes profondes sans que la Mini n’est montré de signe de faiblesse. Contrairement à la séance de février où les nombreuses casses mécaniques engendraient de longs arrêts, rien n’a semblé entraver cette séance de développement où les arrêts étaient courts et où les aller-retour sur la base s’enchainaient. Dani Sordo semblait satisfait du comportement de l’auto qu’il a tout de suite appréciée. Il avait pu tester la Mini sur l’asphalte en Sardaigne mais c’était le tout début du développement de l’auto, depuis elle a bien changée. L’Espagnol ne serait pas contre quelques chevaux de plus, mais BMW était bien là pour faire progresser son moteur. Ohlins qui fourni les amortisseurs à l’équipe était également sur place avec, parait-il, des éléments innovants.

Prodrive a donc choisi la même voie que Citroën et Ford en développant sa voiture sur la terre puis en l’adaptant ensuite sur l’asphalte contrairement à ce qui a pu se faire par le passé. Mais l’équipe qui semble fonctionner avec un budget restreint n’effectuera pas d’autre séance de développement sur cette surface. La prochaine session d’essais sera consacrée à la définition des réglages pour le rallye d’Allemagne. Une seule séance de développement est-elle suffisante ? Du côté de Citroën, la DS3 semble avoir effectué deux séances à ce jour : en juillet avec le moteur 2L bridé et en février dans la configuration actuelle de la DS3. De manière similaire, du côté de Ford, on avait testé la Fiesta avec un moteur temporaire en août, puis en octobre en Catalogne. Si on ajoute donc les 2 jours passés en Sardaigne sur cette surface au tout début de la Mini, le programme de préparation semble finalement proche des autres équipes.

De visu, cette Mini ne semble pas si mal sur le goudron. Il manque certainement quelques chevaux sous le capot mais elle ne devrait pas être très loin en Allemagne. La Catalogne et ses allonges devrait être plus pénalisante. Attendons le chrono, mais j’avoue que pour une « premier » roulage sur l’asphalte, on aurait pu s’attendre à bien pire (Prodrive avec la s15 ?!!)

Kris Meeke : « J’ai été extrêmement impressionné par la Mini. Les premières sensations sont très bonnes. Nous avons commencé avec un réglage de base nous avions calculé avant les essais. Nous avons ensuite essayé différents amortisseurs et différents réglages, même si nous pensions aller dans la mauvaise direction, car nous avons besoin d’apprendre comment la voiture se comporte et réagit aux changements que nous faisons. Il s’agit de plus comprendre la voiture, c’est une exploration. Les gars ont conçu une très bonne voiture. Les principales qualités sont là, les sensations intrinsèques du châssis, l’équilibre et la stabilité. C’est certainement l’une des meilleures voitures de rallye asphalte que j’ai jamais conduite. Nous avons une très bonne base pour travailler et si ça continue comme ça, nous aurons une très bonne voiture de rallye sur l’asphalte. »

 

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